Premier bilan de l’ANDPC : une réussite ?

L’Agence Nationale du Développement Personnel Continu, premier bilan

Alors qu’elle va bientôt fêter ses sept ans, quel premier bilan peut-on tirer de l’activité et des résultats de l’ANDPC ? En tant que pilote du DPC (Renvoyer vers l’article 2), l’agence porte la responsabilité de la promotion et du financement de l’ambitieux programme du développement personnel continu.

Les moyens mis en œuvre ont-ils suffi à insuffler à l’ensemble des professions médicales le sens d’une formation tout au long de la vie ? Celle-ci est-elle globalement de qualité ?

Des chiffres plutôt élogieux pour les actions de l’ANDPC

En l’absence d’une mission d’évaluation spécifique, les données existantes sur l’activité de l’agence permettent déjà de dresser un constat positif.

Le dispositif est connu et 252 630 professionnels libéraux conventionnés éligibles ont ouvert un compte, soit près de 60 % du total des praticiens concernés.

Après deux années très difficiles pour cause de COVID, 2021 a vu revenir en masse les médecins libéraux, chirurgiens-dentistes, pédicures-podologues, orthophonistes, orthoptistes, infirmiers, masseurs-kinésithérapeutes, pharmaciens et sages-femmes dans la formation. La possibilité de cours en distanciel a été plébiscitée. 64 % des actions de formations se sont déroulées en non présentiel, 24 % en seul présentiel, et 12 % avec des solutions mixtes.

En moyenne, 35 % des professionnels de santé éligibles ont souscrit à une formation au moins, ce chiffre masquant certaines disparités : sages-femmes, masseurs-kinésithérapeutes et infirmiers se sont montrés les plus assidus à plus de 37 % de leurs effectifs, alors que les orthoptistes sont de moins bons élèves (23,7 %).

Cette inégale répartition touche également les régions françaises : Bretagne, Bourgogne Franche Comté et Nouvelle-Aquitaine forment le trio de tête pour l’inscription à des formations, alors que le peloton de queue est occupé par l’Île-de-France, la Corse et la Guyane.

Des points d’amélioration et des consolidations à réaliser

Mission accomplie ? Pas entièrement, même si les efforts déployés semblent bénéficier globalement au système de santé.

Deux points en particulier posent question.

Tout d’abord, la qualité des formations. L’Agence Nationale du Développement Personnel Continu a pour vocation d’assurer que les formations proposées sont utiles et de bonne facture. En 2021, seul un panel de moins de 600 formations a été analysé. Et pour plus d’un tiers, 36 % exactement, l’Agence a remis un avis défavorable, demandant aux organismes de revoir leur copie.

Ensuite, le développement personnel continu est censé « marcher » sur deux jambes : la formation et l’évaluation des pratiques professionnelles. Or, en 2021, dans des proportions proches de celles des années précédentes, la formation continue seule représentait 83 % des inscrits. Seuls 16,7 % des professionnels de santé suivaient un programme intégré, comprenant à la fois de la formation et de l’évaluation des pratiques professionnelles, et 0,6 % uniquement une EPP.

À quoi attribuer ce déséquilibre ? Peut-être un moindre intérêt pour les EPP, mais aussi à l’absence dans certaines spécialités de propositions d’actions d’évaluation des pratiques professionnelles.

Une marge de manœuvre encore importante existe, dont l’Agence a bien conscience et sur laquelle elle s’engage à travailler dans les années à venir.

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