Archives mensuelles : décembre 2022

Événements Indésirables et DPC | La gestion des risques

La gestion des risques, troisième pilier du Développement Professionnel Continu

La nécessité de former tout au long de la vie les professionnels de santé a donné naissance au DPC, obligatoire depuis 2009. Tous les 3 ans, chaque praticien doit suivre une formation, une action d’évaluation des pratiques professionnelles ou de gestion des risques. C’est sur ce dernier élément du triptyque du DPC que nous allons ici faire le point.

Pourquoi la gestion des risques dans le DPC ?

Lorsqu’il s’inscrit à un cursus de DPC, le médecin a le choix entre de nombreuses opportunités. En grande majorité, il se tourne vers une formation, mais s’intéresse beaucoup plus rarement à la Gestion des risques.

Pourtant, l’enjeu est considérable. En 2019, Santé Publique France évaluait le nombre d’événements indésirables graves en hospitalisation entre 160 000 et 375 000 cas. Près de 50 % d’entre eux auraient pu être évités.

C’est sur cette marge encore trop importante que les professionnels de santé sont appelés à travailler. La gestion des risques est un outil fondamental de cette lutte contre les événements indésirables. Si, intuitivement, elle paraît prioritairement destinée aux établissements de soin collectifs, elle concerne de fait tout praticien, qu’il travaille seul en cabinet ou fasse partie d’une équipe de soignants.

Comment se former en gestion des risques de santé ?

La Haute Autorité de Santé (HAS) a validé cinq méthodologies, à suivre selon les objectifs fixés en équipe.

La gestion des risques en équipe

Une équipe est composée de plusieurs professionnels de santé qui ont l’occasion de collaborer autour des patients. Une unité hospitalière, plusieurs services d’un même établissement ou l’ensemble des personnels intervenant près d’un patient (ville-hôpital,…) en font partie.

Le travail consiste à impliquer tous les soignants, puis de les laisser élaborer l’organisation de la démarche de gestion des risques. Cela aboutit à un fonctionnement plus performant de l’équipe et plus sécurisé pour les patients.

Tenir un registre, un observatoire ou une base de données des pratiques

Il s’agit ici de mettre en place un registre des pratiques de gestion des risques, et de la démarche d’amélioration souhaitée. Des indicateurs sont définis pour mesurer l’évolution d’éléments clés (nombre d’événements indésirables, gravité, erreur sans incidence, etc…).

Cela permet tout à la fois de concrétiser la démarche, puisqu’il faut en établir le compte rendu régulier, et de repérer rapidement les points d’évolution à entreprendre.

Faire une revue de mortalité et de morbidité (RMM)

La RMM est l’analyse de cas sur lesquels est survenu un événement indésirable. C’est une démarche collective puisque tous les membres du personnel y participent. Elle est rétrospective, et s’apparente à « l’apprentissage par l’erreur ».

L’objectif précis de cette démarche est de décrire le plus précisément et exactement possible l’événement indésirable et son contexte, puis d’en analyser les causes.

L’amélioration des pratiques de gestion des risques vient du retour d’expérience sur les cas problématiques.

La simulation en santé

Comme son nom l’indique, la simulation recourt à un matériel (mannequin, ordinateur, réalité virtuelle) ou à un patient standardisé, pour travailler sur des situations et des scénarii, répéter des processus et des situations cliniques.

Cette méthode forme les soignants à des procédures et à la prise en charge de situations pouvant générer des risques, leur permettant d’acquérir ou de réactualiser des connaissances et compétences techniques.

On peut reconstituer des situations vécues et indésirables, et créer des actions d’amélioration pour les éviter.

Constituer un suivi d’indicateurs de qualité et de sécurité des soins

Une fois un thème de travail sélectionné, modalité de prise en charge ou signalement d’un événement indésirable par exemple, un ou plusieurs indicateurs sont constitués, soit en piochant dans des indicateurs existants et validés, soit en les créant.

Les données sont recueillies régulièrement, puis analysées. Les résultats sont transmis aux professionnels concernés. Des échanges sont alors organisés pour proposer un plan d’action destiné à y répondre. Les indicateurs vont poursuivre leur existence et permettre un suivi avant/après le plan d’action.

Dotés de cette méthodologie à plusieurs outils, médecins et soignants peuvent trouver la formation de Gestions des risques adaptée à leurs problématiques, et qui s’inscrit dans le schéma du DPC.

L’Évaluation des Pratiques Professionnelles dans le DPC

L’évaluation des pratiques professionnelles, un point clé du DPC

Le Développement Personnel Continu, programme obligatoire mise en œuvre en 2009, repose sur trois piliers : la formation, la gestion des risques et l’évaluation des pratiques professionnelles ou EPP. Pendant chaque période triennale, tout professionnel de santé doit suivre des cursus répondant au moins à deux de ces trois actions. S’il n’est pas compliqué de comprendre ce qu’est une formation, les deux autres éléments du DPC nécessitent un peu plus d’explications. Ils sont d’ailleurs beaucoup moins populaires que les formations.

Avant d’aborder la gestion des risques dans un prochain article, nous nous intéressons ici à l’EPP : qu’est-ce que c’est concrètement ? Comment la mettre en œuvre ?

L’évaluation des pratiques professionnelles : le principe

Le DPC a pour ambition de permettre aux soignants de rester en phase avec les dernières innovations dans le domaine de la santé. L’évaluation des pratiques professionnelles y participe. Elle propose aux médecins de réfléchir sur leur propre manière d’exercer et de répondre à trois questions :

  • Par rapport aux pratiques courantes de leur profession, comment se situent-ils ?
  • Quels domaines identifient-ils comme des points faibles ?
  • Quelles améliorations peuvent-ils apporter à l’exercice de leur métier ?

4 étapes pour évaluer sa pratique professionnelle

L’EPP se déroule généralement selon une procédure assez cadrée. L’évaluation porte sur un sujet bien précis, dans le champ d’exercice du praticien.

  1. Dans un premier temps, le professionnel de santé est amené à réfléchir sur sa propre pratique et à identifier d’éventuels points d’amélioration. Il rédige une auto-évaluation qu’il transmet à des pairs.
  1. Ceux-ci peuvent être des collègues ou un superviseur. Ils analysent le document et lui font connaître leurs commentaires : validation des constats effectués pendant l’auto-analyse, invitation à aller plus loin dans les points d’amélioration, questionnements sur certains éléments qui ne seraient pas abordés…
  1. Le professionnel élabore alors un plan d’action pour améliorer les points faibles de sa pratique et l’applique au quotidien.
  1. Après quelques mois de mise en œuvre du plan d’action, le médecin procède à une évaluation des résultats obtenus : dans quelle mesure les points à travailler ont-ils progressé ? Faut-il revoir certains éléments du plan d’action ?

Les critères de l’EPP

Pour chaque profession, il existe une liste de critères d’évaluation répertoriés par la Haute Autorité de Santé. Ils sont définis par les sociétés savantes et professionnelles des différentes spécialités. Il s’agit d’éléments précis, objectifs et validés par des instances scientifiques ou réglementaires.

Prenons un exemple : un pédiatre va évaluer ses pratiques en matière de vaccination.

Deux points clés apparaissent à évaluer :

Le respect du calendrier vaccinal. Il évolue tous les ans et les recommandations ne sont pas les mêmes selon l’âge des enfants. Le praticien doit s’interroger sur sa parfaite connaissance de l’ensemble de ces points et sur sa capacité à les prendre en compte.

La conscience qu’il existe des contre-indications abusives : un vaccin peut générer de petits tracas qui n’affectent en rien la santé de l’enfant ni n’altèrent son état général.

En travaillant sur ces aspects très concrets, le professionnel perfectionnera sa pratique et participera à une amélioration globale du système de santé.

Les Instances Indépendantes de l’Agence Nationale du DPC

Les instances de l’ANDPC : de multiples organes pour un parcours complet

L’Agence nationale du développement professionnel continu a pour mission de piloter le programme obligatoire de formation continue des professionnels de santé. Elle doit en particulier proposer des orientations triennales pour les sujets de formation, évaluer les organismes et formations et financer une partie de ces dernières.

Pour cela, elle dispose d’instances spécifiques qui, chacune, traite tout ou partie de ces éléments.

Deux instances veillent au bon fonctionnement de l’agence

L’ANDPC s’est dotée de deux organes qui ne participent pas directement aux objectifs de l’Agence.

Un comité d’éthique composé de spécialistes de la santé et du droit, sélectionnées sur deux critères : leurs compétences dans leur matière, et leur indépendance à l’égard de l’industrie pharmaceutique comme des organismes de formation. Sa fonction est de veiller :

  • À l’absence de conflits d’intérêts au sein de l’agence,
  • Au respect des règles de concurrence pour les organismes de formation.

Le comité technique de liaison université/ANDPC comprend des représentants de l’Agence et de la Conférence des présidents d’Université. C’est un lieu d’échange sur tout ce qui concerne l’action des universités dans le champ du DPC.

Un Haut Conseil du Développement Professionnel Continu pour fixer et cadrer les orientations du DPC

Le HCDPC est composé de représentants des Conseils nationaux Professionnels, des ordres professionnels, de la Haute Autorité de Santé, des organisations et syndicats représentatifs des professionnels de santé libéraux et hospitaliers, des universités et employeurs.

Son rôle est triple :

  • Orientation scientifique et pédagogique des formations, à partir des travaux menés par les conseils nationaux professionnels,
  • Définition des critères d’évaluation des actions de DPC, en lien avec les Commissions scientifiques indépendantes (voir plus bas),
  • Élaboration du plan de contrôle des organismes de formation

Une évaluation menée par les Commissions scientifiques indépendantes : des professionnels évaluent leurs formations

Comprenant en leur sein des professionnels de santé dotés d’une double expertise, scientifique et pédagogique, les CSI sont au nombre de 8 : biologistes, chirurgiens-dentistes, médecins, paramédicaux, pharmaciens, physiciens médicaux, sages-femmes et commission interprofessionnelle.

Ces commissions évaluent les actions de DPC proposées par les organismes de formation. Chaque année elles en rejettent un certain nombre, soit par manque de professionnalisme, soit parce que n’entrant pas dans la politique triennale du DPC.

Conseil de Gestion et Sections professionnelles à la manœuvre pour répartir les financements

Constitué des membres de l’Assemblée générale de l’ANDPC et de représentants de chacune des dix sections professionnelles, le Conseil de gestion répartit le budget de financement du DPC. Celui-ci, déterminé par les pouvoirs publics, est partagé entre les professions éligibles au financement.

Les membres des dix sections professionnelles sont issus des organisations syndicales nationales représentatives pour les professions éligibles à la prise en charge par l’agence. Chaque section a pour charge de fixer les modalités de prise en charge pour la profession qu’elle représente, et d’assurer le suivi de l’enveloppe financière décidée par le Conseil de gestion.

On le voit, ces instances indépendantes assurent un contrôle continu sur la procédure qui mène de la définition des objectifs de DPC sur trois ans à leur financement, en passant par l’évaluation et le contrôle des formations proposées. À chaque étape, ce sont les professionnels eux-mêmes qui déterminent thématiques et modalités pour la formation des leurs.

3 Étapes Clés pour S’inscrire à une Formation de DPC

S’inscrire au DPC en 3 étapes simples

Professionnel de santé, vous souhaitez vous inscrire à un programme de Développement Professionnel Continu, et ainsi répondre à l’obligation qui vous est faite de suivre des actions et des formations continues. La procédure n’est pas compliquée, on vous l’explique ici en détail.

Les étapes essentielles de l’inscription à une action de formation

Tout passe par le site de l’Agence Nationale du Développement Professionnel Continu. Si vous vous êtes inscrit à une formation directement sur le site de l’organisme de formation, cela ne suffit pas. Vous devez impérativement suivre trois étapes indispensables à la prise en compte de votre engagement dans la démarche. Cette procédure est également nécessaire pour bénéficier d’une indemnisation.

Un préalable : créer son compte DPC

Vous n’avez pas encore de compte DPC : il est temps d’en créer un.

Rendez-vous sur cette page du site de l’ANDPC.

Cliquez sur « créer mon compte », puis renseignez les informations demandées : état civil, lieu d’exercice, profession et spécialité, Numéro RPPS si vous êtes médecin, ADELI ou N° FINESS de votre établissement si vous travaillez dans une structure de santé ou médico-sociale, etc.

L’entrée du numéro fait apparaître vos informations professionnelles en grisé. Elles sont non modifiables, puisque correspondant à votre identifiant.

Si vous disposez d’un numéro RPPS ou ADELI et êtes en exercice mixte, il vous faut vérifier que l’exercice affiché sur le formulaire est votre exercice principal, correspondant à plus de 50 % de votre activité. C’est fondamental pour votre éventuelle indemnisation.

En bas de la page, cochez les cases :

« je certifie l’exactitude des données déclarées »

Et « je déclare avoir lu les conditions générales d’utilisation relatives à la création de mon compte personnel ».

Vous accédez alors à une page dédiée à vos informations de connexion : adresse courriel, numéro de téléphone, mot de passe que vous devez créer. L’ANDPC vous envoie un code d’activation par SMS sur votre téléphone. Vous pouvez aussi demander l’envoi du code d’activation sur votre mail en cochant la case.

Après avoir rentré le code d’activation et en validant, vous recevrez un message vous informant du succès de la procédure : vous avez maintenant un compte DPC !

N’oubliez pas de remplir toutes les informations, en particulier celles qui concernent vos informations financières. C’est en effet grâce à elles que, si vous y êtes éligible, vous pourrez recevoir votre indemnisation. Sélectionnez la première option pour les remplir, et joignez un RIB en PDF.

Attention ! Lorsque votre compte est créé, l’option par défaut est la non-prise en charge de vos actions de DPC. Il est donc important de cocher la bonne case dans les options d’informations financières proposées.

Une vidéo est disponible :

Créer son compte DPC

Vous avez déjà un compte DPC, il faut l’actualiser

Si vous aviez déjà créé votre compte, et s’il n’a pas été actualisé depuis un mois, vous devez le faire pour accéder au choix et à l’inscription à une formation.

Valider son inscription en un clic

C’est l’étape la plus rapide. Il vous suffit, une fois votre compte créé ou actualisé, de vous rendre sur la page mondpc.fr, d’y entrer votre identifiant et votre mot de passe.

Cette action vous donne accès aux formations et actions.

S’inscrire concrètement à une action de DPC

Voilà, vous êtes connecté.

Cliquez-en bas à gauche de la page sur « Rechercher une action de DPC ».

Cela vous renvoie vers un formulaire qui va vous permettre de trouver l’action que vous souhaitez suivre et de vous y inscrire.

Vous connaissez déjà les références de la formation désirée

Dans ce cas, vous devez avoir en votre possession un numéro correspondant à la « référence de l’action » (11 chiffres en général), que vous rentrez dans le cadre en haut à droite.

Moteur de recherche d’action de formation sur MonDPC.fr

Une nouvelle page s’affiche présentant une description de la ou des sessions de l’action demandée. Cliquez sur « s’inscrire » pour la session de votre choix, Validez. Votre inscription est finalisée.

Inscription à une session d’action de DPC sur MonDPC.fr

Vous n’avez pas encore choisi votre formation

Le formulaire vous permet d’affiner votre recherche. Rentrez toutes les informations demandées : Profession, spécialité, mode d’exercice, année de réalisation souhaitée de l’action, type d’action.

Puis indiquez les mots clés correspondant à la formation recherchée, votre région et le département, la date préférée pour démarrer la formation.

Validez sur le bouton Rechercher.

Vous aurez ensuite à sélectionner la formation qui vous intéresse parmi celles qui vous seront proposées selon vos critères.

Cliquez sur la formation, cela vous amènera au formulaire d’inscription. Choisissez la date de session de votre choix, validez. Votre inscription est finalisée.

Dernière étape : recevoir la confirmation de l’organisme de formation

Après votre inscription sur le site MonDPC, il se passera plusieurs choses pour l’organisme de formation :

  1. il sera informé de votre inscription par un email envoyé par l’Agence du DPC. Cet email contient vos coordonnées, c’est à dire celles que vous avez renseignées sur MonDPC.
  2. il devra valider votre inscription auprès de MonDPC
  3. une fois l’inscription validée par l’organisme de formation, il entrera en contact avec vous grâce à vos coordonnées reçues au point 1, pour vous expliquer comment participer à la formation.
Exemple d’email reçu par un organisme de formation suite à une inscription d’un professionnel de santé

Comment se faire indemniser pour le DPC ?

Si vous êtes éligible à l’indemnisation (lien vers l’article 5) et que vous avez bien coché l’une des deux cases (prise en charge de frais pédagogiques ET indemnisation pour perte de revenus, ou prise en charge de frais pédagogiques SANS indemnisation pour perte de revenus), celle-ci vous sera versée si et quand l’ensemble des éléments suivants auront été effectués :

  • S’être inscrit à l’action de DPC via le site de l’ANDPC ;
  • Avoir correctement rempli vos coordonnées bancaires et joint un RIB sur le site de l’ANDPC ;
  • L’organisme de formation a validé votre inscription
  • Avoir suivi l’intégralité de la session de l’action de formation ;
  • La session suivie a été clôturée
  • L’organisme de DPC ayant organisé l’action de formation a envoyé à l’ANDPC les pièces justificatives requises, à savoir les factures, les feuilles d’émargement, un certificat de fin de formation…

Bonne formation !

DPC du médecin généraliste : ouverture des inscriptions pour 2023

Les professionnels de santé, dont les médecins généralistes, peuvent depuis aujourd’hui s’inscrire aux sessions de formation de 2023.

Et c’est à seulement 20 jours du passage à 2023 que l’Agence du DPC vient de dévoiler les montants de prise en charge financière (pour payer les organismes de formation) et d’indemnisation pour perte de revenu des professionnels de santé :

Montants des forfaits DPC des médecins généralistes pour 2023

Le montant de la prise en charge financière des actions non présentielles baisse encore 47,50€. Celui des actions d’EPP et GDR est quant à lui augmenté, en présentiel comme en distanciel. Les montants des indemnités pour perte d’activité restent stables, abec cette même incitation à faire autre chose que de la simple formation continue.

Pour s’inscrire, rendez-vous donc sur MonDPC. Cherchez l’action de votre choix et inscrivez-vous à la session de votre choix. Vous pouvez vous inscrire à une session jusqu’au premier jour de celle-ci (en présentiel, mixte ou en classe virtuelle), sauf pour une session de formation non présentielle où il est possible de s’inscrire en cours de session. Les sessions de formations non présentielles peuvent ainsi s’étaler sur plusieurs mois. N’oubliez pas que l’indemnité n’est versée qu’après que l’organisme de formation ait fait la demande de solde, demande qui ne peut avoir lieu qu’après la fin de la session.

Quelques nouveautés cette année

  • la possibilité pour les organismes de créer des sessions qui s’étalent sur deux ans.
  • la possibilité pour un organisme de facturer uniquement les parties de la formation effectivement suivies par le professionnel de santé.

Pour en savoir plus : https://www.agencedpc.fr/sites/default/files/images/rpc_medecins_08.12.pdf

DPC et Médecin : Généraliste Quelle Obligation ?

Le médecin généraliste face au DPC : la marche à suivre

Comme tout professionnel de santé, le médecin généraliste a l’obligation de suivre un programme de Développement Professionnel Continu (lien vers article 1). Depuis 2019, cette exigence s’inscrit dans le principe d’un parcours triennal. Quelles en sont les règles ? Comment peut-il y répondre ? Nos explications.

Le DPC, un dispositif utile pour une pratique médicale de pointe

Le DPC a été conçu pour permettre aux médecins généralistes et autres professionnels de santé de mettre régulièrement à jour leurs connaissances et leurs compétences, par le jeu de trois volets : la formation continue, l’évaluation des pratiques professionnelles (EPP) et la gestion des risques (GDR).

Tous les trois ans, sous le pilotage de l’Agence Nationale du Développement Professionnel Continu et avec l’implication des Conseils Nationaux Professionnels sont élaborées des orientations auxquelles les actions de DPC doivent correspondre. Coexistent des pistes nationales destinées à toutes les professions et spécialités et des orientations spécifiques pour les généralistes.

Les orientations du DPC des médecins généralistes pour 2023-2025

Pour la période qui s’ouvre au premier janvier 2023, au-delà des orientations générales, neuf thématiques peuvent être choisies par les médecins généralistes. Il s’agit de :

  • L’intégration du modèle biopsychosocial dans les pratiques
  • Les démarches intégrées de prévention
  • La prise en charge psychologique du patient
  • Le suivi de grossesse et le suivi gynécologique
  • Le suivi préventif des enfants par les vingt examens médicaux obligatoires au cours des dix-huit premières années
  • Les gestes techniques utiles dans la pratique de la médecine générale
  • La santé au travail
  • Les spécificités diagnostiques dans les situations cliniques fréquentes en médecine
  • générale
  • L’intégration des recommandations dans la pratique de médecine générale

Remplir l’obligation triennale de DPC

Le médecin généraliste est tenu de suivre une ou plusieurs actions de DPC sur chaque période de 3 ans. Ainsi, fin 2022, à l’issue de la période ouverte en 2019, tous les généralistes auront dû participer à ce dispositif.

De surcroît, il faut que l’action ou les actions choisies couvrent au moins deux des trois volets du DPC : si la plupart des professionnels de santé optent pour une formation continue, ils sont nettement moins nombreux à se diriger vers l’EPP ou la GDR. Pour éviter cela, il existe des formations combinant deux volets.

Le médecin généraliste doit créer son compte sur le site de l’ANDPC, puis choisir la ou les actions qui l’intéressent. Elles peuvent se dérouler en présentiel, en classes virtuelles ou en e-learning.

L’inscription se fait en ligne sur le site de l’ANDPC (Lien vers article 10) pour trouver des actions et des organismes validés par l’agence. Une fois la formation effectuée avant la fin de la période triennale, le praticien la fait valider, s’acquittant ainsi de son obligation. S’il s’est par ailleurs lancé dans une démarche d’accréditation, il peut être exempté du DPC.

Les actions de DPC sont indemnisées pour certaines professions et les médecins généralistes en font partie. À titre indicatif, en 2022 l’indemnisation couvre 21 heures de formation par an au maximum. Elle est de 45 € par heure pour des actions suivies en présentiel ou en classe virtuelle et de 22,50 € par heure pour de l’e-learning.

On notera enfin qu’aucune sanction n’est prévue à ce jour si le médecin ne s’est pas acquitté de son obligation.

Focus sur Les Orientations du DPC en 2023 – 2025

Les orientations triennales du Développement Professionnel Continu

La formation continue des professionnels de santé, dont l’obligation a été instaurée en 2009 sous l’appellation Développement Professionnel Continu, suit aujourd’hui des orientations triennales qui en fixent les thématiques. En septembre 2022 est paru l’arrêté présentant les orientations prioritaires pour 2023-2025.

Comment sont définies les orientations

C’est l’Agence Nationale du Développement Professionnel Continu (ANDPC) qui pilote le processus d’élaboration de ces orientations. Elle assure un appui méthodologique aux travaux, en se fondant sur les retours d’expérience des orientations antérieures.

Des groupes de travail impliquant des représentants de l’Assurance Maladie, de l’ANDPC, du ministère de la Santé et des Conseils Nationaux Professionnels se réunissent régulièrement pour parvenir à mettre en avant les points sur lesquels il est nécessaire d’axer les formations. Ceux-ci doivent nécessairement s’insérer dans la politique de santé définie par le gouvernement.

Ces axes prioritaires une fois définis sont détaillés dans des fiches de cadrage. Pour chacun d’entre eux, la fiche en précise :

  • Le contexte, les enjeux et les objectifs de transformation des pratiques,
  • Le périmètre, à savoir ce qu’elle contient précisément,
  • Les attendus pédagogiques,
  • Le public visé.

Ces orientations sont réparties en 3 groupes :

  • Les orientations nationales ouvertes à tous les professionnels de santé,
  • Les orientations nationales ciblées sur certaines professions,
  • Les orientations prioritaires de DPC par profession et/ou spécialité.

Les orientations 2023-2025

Rappelons que toute action de DPC doit être indexée à une orientation prioritaire. Les formations proposées sur le site de l’ANDPC respectent cette obligation.

Il serait trop long ici d’énumérer les 205 actions retenues pour la période 2023-2025. On peut cependant présenter les orientations nationales qui se déclinent en trois thématiques :

1 L’amélioration de la prévention, du repérage et des prises en charge

On y trouve par exemple :

  • la promotion de la vaccination,
  • la prévention de l’antibiorésistance,
  • les progrès à effectuer en matière de prise en compte de la douleur
  • l’amélioration de la prévention et du dépistage des cancers
  • la sensibilisation aux violences faites aux femmes et aux enfants : repérage, conduite à tenir
  • la prise en compte des spécificités de prise en charge des personnes en situation de handicap

2 L’amélioration de l’organisation, de la pertinence et de la qualité des soins

Trois pistes sont ici définies :

  • La maîtrise des risques associés aux actes et aux parcours de soin, lutte contre les événements indésirables, l’iatrogénie,
  • La maîtrise et l’utilisation du numérique en matière de santé,
  • L’accompagnement des aidants.

3 Le renforcement de la réflexion et des principes éthiques en santé

Figurent ici trois indications pour des formations :

  • La prise en compte des principes éthiques dans les pratiques professionnelles,
  • La promotion de la bientraitance et, parallèlement, la prévention de la maltraitance en soin et en accompagnement,
  • La prise en compte de l’expérience patient dans les pratiques.

L’ensemble des autres orientations portent sur les besoins pour chaque profession et/ou spécialité de monter en niveau sur tel ou tel point de sa pratique ou de son diagnostic.

Ce système, qui se perfectionne à chaque nouveau programme triennal, a l’avantage de faire un pont plutôt efficace entre les grands chantiers de santé publique et les pratiques quotidiennes des praticiens.

Présentiel, Classe Numérique ou E-learning, Que Choisir ?

Les trois modes de suivi du Développement Professionnel Continu

Depuis l’instauration du Développement Professionnel Continu en 2009, les actions de formation, d’évaluation des pratiques professionnelles et de gestion des risques suivies par les professionnels de santé sont devenues de plus en plus populaires.

Obligatoires, elles ont subi un coup de frein avec l’arrivée du COVID en 2020. La pandémie a rebattu les cartes des types d’apprentissage, généralisant de nouvelles techniques. Nous faisons ici le point sur les trois possibilités existantes aujourd’hui pour vous former.

Le DPC en présentiel privilégie les échanges

Réunir les praticiens dans une même salle pendant plusieurs heures, et cela, sur plusieurs jours, n’est pas forcément adapté aux contraintes d’une pratique professionnelle très prenante. Cela n’en demeure pas moins une méthode efficace.

Le présentiel compte des atouts non négligeables :

  • Des échanges directs avec les intervenants,
  • La possibilité d’identifier chacun des participants, de les relancer individuellement, de vérifier leur compréhension de la formation,
  • La dynamique du groupe permettant de construire des connaissances partagées,
  • La concentration : coupés de leurs préoccupations professionnelles, les participants peuvent se consacrer entièrement au cours.

À l’inverse, c’est un mode très contraignant : il impose un déplacement loin de son lieu de travail, ainsi qu’une totale disponibilité. Ce qui le rend difficile aujourd’hui à mettre en œuvre pour bon nombre de professionnels de santé.

En 2021, un professionnel sur 4 avait suivi une formation en présentiel total. Parmi les professions les plus engagées sur ce format, on trouve les orthoptistes (96 % d’entre eux se sont déplacés), les orthophonistes (81,5 %) ou les masseurs-kinésithérapeutes (36,3 %).

Par ailleurs, près de 12 % des professionnels se sont inscrits à une formation mixte, mélangeant présentiel et distanciel. Les médecins y sont majoritaires (26 % d’entre eux ont fait ce choix).

Le DPC en classe virtuelle, version numérique du présentiel

Qu’est-ce qu’une classe virtuelle ?

Il s’agit de la reconstitution en ligne d’une classe réelle. Plusieurs participants et formateurs s’y réunissent via un système de visioconférence.

Ce dispositif présente de nombreux avantages :

  • Cela reste une classe en direct, des échanges sont possibles,
  • Les formateurs peuvent identifier les apprenants,
  • Ils peuvent organiser des exercices via un chat et tester la compréhension de leur cours,
  • Les participants peuvent interpeller les professeurs de vive voix ou par le système du chat,
  • Et bien sûr, il ne nécessite pas de se déplacer.

Il présente quelques inconvénients ou contraintes :

  • Il nécessite un équipement technique suffisamment à jour pour bien fonctionner,
  • L’interaction entre le formateur et la classe est naturellement moins fluide qu’en présentiel,
  • La durée d’attention des participants est inférieure à celle en présentiel. Une organisation différente, avec des temps continus moins longs, résout aisément cette difficulté.
  • Les participants peuvent être sujets à des sollicitations extérieures.

Le DPC en e-learning ou distanciel : un apprentissage sur mesure

La formation à distance ou e-learning est un parcours pédagogique uniquement numérique. Tous les contenus sont consultables sur une plateforme. On y trouve des vidéos, souvent courtes, des quizz d’évaluation, des documents de cours…

Les avantages de ce système sont clairs pour le professionnel de santé :

  • Pas besoin d’aller dans une salle loin de chez soi,
  • Des cours que l’on peut suivre au moment souhaité, sans contrainte horaire ni de jour dans la semaine. L’apprenant gère son temps et peut insérer plus facilement la formation dans son planning professionnel.
  • Une autonomie dans la manière d’apprendre. Cela permet en particulier de passer le temps que l’on juge nécessaire sur chaque cours, d’y revenir si l’on en a besoin.

À l’inverse, l’e-learning implique :

  • L’absence d’interactions directes avec un formateur ou les autres apprenants.
  • Pas de possibilité de tester en direct sa bonne compréhension du cours. Mais pour y remédier, un système de chat ou de forum sur la plateforme permet de poser des questions et d’avoir des retours rapides.

Notons qu’en matière de DPC, si l’on s’inscrit à une session en e-learning, il est obligatoire que celle-ci comporte des modules participatifs : des QCM en ligne, des rendez-vous avec un formateur pour des séances de questions-réponses ou d’approfondissement d’une notion. Si tel n’est pas le cas, cela ne permet pas de s’acquitter de l’obligation de formation. Nous recommandons les formations DPC pour médecins généralistes de Guideline.care.

Trois systèmes différents selon les contraintes et les besoins de chacun, pour des formations aussi performantes les unes que les autres : il ne vous reste qu’à faire votre choix !