L’évaluation des pratiques professionnelles, un point clé du DPC
Le Développement Personnel Continu, programme obligatoire mise en œuvre en 2009, repose sur trois piliers : la formation, la gestion des risques et l’évaluation des pratiques professionnelles ou EPP. Pendant chaque période triennale, tout professionnel de santé doit suivre des cursus répondant au moins à deux de ces trois actions. S’il n’est pas compliqué de comprendre ce qu’est une formation, les deux autres éléments du DPC nécessitent un peu plus d’explications. Ils sont d’ailleurs beaucoup moins populaires que les formations.
Avant d’aborder la gestion des risques dans un prochain article, nous nous intéressons ici à l’EPP : qu’est-ce que c’est concrètement ? Comment la mettre en œuvre ?
L’évaluation des pratiques professionnelles : le principe
Le DPC a pour ambition de permettre aux soignants de rester en phase avec les dernières innovations dans le domaine de la santé. L’évaluation des pratiques professionnelles y participe. Elle propose aux médecins de réfléchir sur leur propre manière d’exercer et de répondre à trois questions :
- Par rapport aux pratiques courantes de leur profession, comment se situent-ils ?
- Quels domaines identifient-ils comme des points faibles ?
- Quelles améliorations peuvent-ils apporter à l’exercice de leur métier ?
4 étapes pour évaluer sa pratique professionnelle
L’EPP se déroule généralement selon une procédure assez cadrée. L’évaluation porte sur un sujet bien précis, dans le champ d’exercice du praticien.
- Dans un premier temps, le professionnel de santé est amené à réfléchir sur sa propre pratique et à identifier d’éventuels points d’amélioration. Il rédige une auto-évaluation qu’il transmet à des pairs.
- Ceux-ci peuvent être des collègues ou un superviseur. Ils analysent le document et lui font connaître leurs commentaires : validation des constats effectués pendant l’auto-analyse, invitation à aller plus loin dans les points d’amélioration, questionnements sur certains éléments qui ne seraient pas abordés…
- Le professionnel élabore alors un plan d’action pour améliorer les points faibles de sa pratique et l’applique au quotidien.
- Après quelques mois de mise en œuvre du plan d’action, le médecin procède à une évaluation des résultats obtenus : dans quelle mesure les points à travailler ont-ils progressé ? Faut-il revoir certains éléments du plan d’action ?
Les critères de l’EPP
Pour chaque profession, il existe une liste de critères d’évaluation répertoriés par la Haute Autorité de Santé. Ils sont définis par les sociétés savantes et professionnelles des différentes spécialités. Il s’agit d’éléments précis, objectifs et validés par des instances scientifiques ou réglementaires.
Prenons un exemple : un pédiatre va évaluer ses pratiques en matière de vaccination.
Deux points clés apparaissent à évaluer :
Le respect du calendrier vaccinal. Il évolue tous les ans et les recommandations ne sont pas les mêmes selon l’âge des enfants. Le praticien doit s’interroger sur sa parfaite connaissance de l’ensemble de ces points et sur sa capacité à les prendre en compte.
La conscience qu’il existe des contre-indications abusives : un vaccin peut générer de petits tracas qui n’affectent en rien la santé de l’enfant ni n’altèrent son état général.
En travaillant sur ces aspects très concrets, le professionnel perfectionnera sa pratique et participera à une amélioration globale du système de santé.
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