Les vignettes cliniques, une méthode efficace d’Évaluation des pratiques professionnelles
Le Développement personnel continu, ce programme obligatoire de formation continue pour les professionnels de santé, peut revêtir des formes variées. Tous les trois ans, chaque professionnel doit s’inscrire à une ou plusieurs activités : formation, évaluation des pratiques professionnelles, gestion des risques. De nombreuses méthodes sont utilisées, donc certaines sont autorisées depuis peu. C’est le cas des vignettes cliniques, que cet article vous présente en détail.
Les ressorts pédagogiques de la vignette clinique
C’est en 2020 que la Haute Autorité de santé a reconnu les vignettes cliniques comme une méthode valide d’Évaluation des pratiques professionnelles. De quoi s’agit-il ?
La vignette clinique : une mise en situation
La méthode est simple : contextualiser ou mettre en situation le médecin ou professionnel de santé concerné à partir d’une histoire de patient. Cela emprunte aux mêmes techniques que les cas cliniques, la simulation ou les tests de concordance de scripts : il s’agit d’une mise en situation à partir d’un scénario donné, incluant une étape de retour d’information au participant.
Les quatre étapes types des vignettes cliniques
Concrètement, une session d’EPP reposant sur une vignette clinique suit un certain nombre d’étapes précises :
- La présentation d’un cas clinique concret, qui présente un intérêt particulier,
- Un questionnaire : comment le médecin, l’infirmier, le chirurgien-dentiste, etc. analyse-t-il le cas ? Quel est son diagnostic ? Quel traitement mettre en place, quelle manière de prendre en charge le patient ? etc.
- Un échange entre le ou les formateurs et le ou les stagiaires : retour sur les réponses des participants, afin de développer leurs connaissances et d’améliorer leur raisonnement clinique.
- Un débriefing final entre formateur et participants.
L’idée est de délivrer des informations progressivement, étape par étape, comme dans un cas clinique réel : les stagiaires découvrent un symptôme, établissent un constat, formulent une hypothèse, échangent avec le formateur qui, éventuellement les aiguille, répondent à ses questions, trouvent la ou les réponses correctes. Puis on passe à un nouveau constat, et ainsi de suite.
La vignette clinique au plus près des pratiques professionnelles
Plusieurs études ont été réalisées sur le potentiel pédagogique des vignettes cliniques. Il en ressort que cette méthode apparaît comme un outil efficace pour la formation des professionnels de santé.
Elle permet en effet aux praticiens d’améliorer leur raisonnement clinique. En se confrontant à des cas spécifiques et en étant guidés par un formateur dans leur perception, ils travaillent sur cette démarche intellectuelle qui les amène à décrypter (des symptômes, une situation), déterminer (une ou des possibilités de diagnostic), décider (quel diagnostic porter, et en conséquence quelle réponse apporter) pour résoudre un problème de santé.
La vignette clinique, en ce qu’elle pousse le professionnel de santé à exercer son raisonnement clinique, enclenche chez lui tout un cheminement cognitif complexe : à la fois démarche analytique, déductive, reposant sur des connaissances théoriques ; mais aussi recours à des mécanismes inconscients, faisant un appel « réflexe » à un historique de cas déjà vus et mémorisés par le praticien.
Les vignettes cliniques sont une excellente méthode d’EPP, dans la mesure où elles portent à la fois sur les connaissances et sur les pratiques. Elles s’inscrivent ainsi non seulement dans le cadre du DPC, mais également dans celui plus large de la certification périodique, qui se focalise entre autres sur la pratique médicale.